Céline
Plusieurs émotions nous traversent quand on est contraint (même si on l’a choisi) d’observer. Sans notion de l’heure, juste une vague impression que le temps passe, mais sans trop savoir si c’est réel – et on en vient même à se demander, qu’est ce qui est réel ? Une vague impression aussi qu’on nous a menti, que la grande ville devrait être grouillante, bruyante, que tout s’agite. Et en fait non, les lignes sont figées, calmes, définies. Presque une frustration. Car finalement on est obligé de s’écouter soi-même, d’écouter ses pensées, ce qu’on ne prend plus le temps de faire. On cherche à être diverti, et en fait tout nous renvoie à nous. On cherche à être vu, mais la foule elle aussi est tournée sur elle-même. Vague impression que la ville tourne, avec ou sans nous. Avec ou sans notre veille. Et pourtant, fierté d’être privilégiée à observer la ville. Des instants anodins paraissent subitement intéressants. En bref, une parenthèse pour prendre conscience de l’immensité, de notre relative importance, du temps qui passe (vraiment ?) et de notre finitude. On en ressort peut-être plus humble … ?