Lysandre
« Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre »
Me voilà à veiller une deuxième fois sur Paris et ses habitant·es. J’ai presque l’impression de braver un interdit quand je referme la porte de l’abri derrière moi. On m’avait dit plusieurs fois que la veille est un évènement unique mais les circonstances en ont décidé autrement. Qu’émergera-t-il de cette répétition ?
Je ne peux m’empêcher de comparer mes sensations, pensées, ressentis avec ma première veille. A l’opposé du chaud coucher de soleil de fin d’été, me voilà face à un lever de soleil beaucoup plus tonifiant. La ville, elle, ne semble pas avoir beaucoup changé : quelques échafaudages en plus ou en moins, les mêmes flux de voitures, vélos, piétons que la distance me rend totalement impersonnels. Quant à moi, je me suis senti pris de court par cette seconde veille. Ce n’est que quelques minutes avant d’entrer dans l’abri que j’apprends que je vais veiller à nouveau. Déboussolé au début, je rassemble le cours de mes pensées, me relaxe, m’ouvre à la ville et l’accueille. Je compare mes souvenirs et ce que j’observe à nouveau. Je compare mes sensations : la température, la luminosité, les couleurs, les sons. Je compare mes sujets de préoccupation. Mais après tout, pourquoi vouloir comparer ? Pour désigner laquelle des deux expériences est la meilleure ? Faire un classement ? Non ! Chacune est unique. A la fois entièrement similaire et entièrement nouvelle. Je me libère de mon flot de pensées, accepte le rôle qui m’est offert et veille.