Amandine
« Les sens sont en éveil. La découverte du lieu, l’odeur du bois. Le bruit environnant, mes pas, la pluie qui tombe, le ? qui passe sous nos pieds. Le calme, le silence intérieur et en même temps les questions qui s’agitent dans ma tête. La surprise de ne voir un panorama. Je m’adapte à ce changement de perspective. (...) Plus je suis proche de cette vitre, moins je vois. Je m’éloigne pour que l’horizon s’ouvre enfin. Je suis tellement omnibulée par ces changements d’optique que j’en oublie presque le lever du soleil. Je le vois finalement au loin de l’autre côté. Le soleil embrumé veille sur ces joueurs de foot. Cette lumière orangée forme une ligne, en fond de ces ombres de buildings. Je pense à la nature, à l’homme et que nous sommes bien peu de choses face à tous ces éléments qui s’agitent autour de moi. J’entends quelques oiseaux, vois des corbeaux noirs fondre dans cette pelouse vert foncé, humide. J’observe le monde au travers des minuscules gouttes d’eau qui se collent sur cette vitre. J’accole mon front et j’ai envie de pousser ces murs de bois pour créer une ouverture. Ces gouttes d’eau qui pleurent et qui s’effacent. Cette buée que je crée disparait en un instant.
Les bâillements commencent à arriver et je me sens dans cet abri comme dans un refuge. Le ciel se dégage et continue d’être en mouvement. Moi, j’observe le passage.
À la sortie de cette veille, bien qu’au contact des éléments, je me sens soudainement réveillée, comme si je venais de sortir d’un long sommeil. Je sors du cadre. L’infini horizon, le bruit m’assourdi, le vent violent me secoue. Je suis dans l’immensément grand. Je suis chanceuse. »
Amandine