Témoignages

Année #2

Ensemble Erard-Charenton, Paris 12e du 08/09/2023 au 08/09/2024

Meriel

mercredi 6 mars 2024 à 07 h 21

J’ai le sen­ti­ment d’être déten­due.
Je n’ai pas vu le soleil se réveiller, mais à contra­rio j’y ai vu toute une vie.
Des machi­nes qui se mirent à fonc­tion­ner, des pas­sants qui mar­chaient sans se regar­der.
Petit à petit, j’ai vu des enfants et des ados courir avec leurs car­ta­bles sur le dos, le temps que moi je ne bou­geais pas. Le temps était figé, une heure est passée vite.
J’ai observé les fenê­tres des immeu­bles s’allu­mer pro­gres­si­ve­ment, des cyclis­tes passer sur leurs vélos. Le ciel bru­meux me fai­sant res­sen­tir un froid, mais cette cha­leur de vie nuan­çait à point. Des maga­sins se mirent à ouvrir. Je regar­dais des pas­sants dans la même condi­tion aller au tra­vail, ils avaient cette chose en commun mais ne se par­laient pas dans la rue car ils ne se regar­daient pas avec la pos­si­bi­lité de se parler, car ce n’est, entre guille­met, "normal" de faire cela dans notre société. Je voyais donc des tra­vailleurs. Au loin, j’en voyais d’autres dans le froid, sur des grues, et je me disais : Waouh, ils tra­vaillent tôt le matin, de plus, celà à l’air dur, j’espère qu’ils ont une bonne condi­tion de vie et qu’ils sont bine payés. Je voyais ces mul­ti­ples routes décou­ver­tes s’ouvrir à moi, ces mul­ti­ples maga­sins exis­tants, de beaux immeu­bles typi­ques. On se serait cru dans un film d’époque sur les for­ti­fi­ca­tions, le chan­ge­ment de Paris.

Lumières des immeu­bles. Les oiseaux chan­tent. Il y a dans la rue des bala­deurs de chiens. J’ai observé des trains, des RER arri­ver, peut-être des per­son­nes reve­nant d’un voyage, ou allant au tra­vail puis repar­tir. Tous ces pas­sa­gers, les mar­cheurs, arri­vant, repar­tant, comme des trains.

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