Marlène
L’impression d’être un ange déchu, comme dans Les Ailes du Désir. Le monde fourmille sous nos yeux, sans nous. Les vivants semblent si petits, pourtant ce qui les met en mouvement parait si important pour eux, à en juger de leur empressement. L’euphorie d’un vendredi soir, sans doute.
Après la sidération provoquée par une telle vue, l’œil veut capter chaque détail. Les façades où rien ne dépasse, cet enfant en draisienne, le camion poubelle et ses sauts de puce, le va-et-vient de la barrière du parking… Puis on lève le regard, on avait presque oublié le ciel ! Le repos qu’il nous offre nous surprend. Tout oppose Paris et le ciel, dans les volumes, les formes, les couleurs, les textures.
Puis la lumière s’amenuise, le lumifil qui ceinture l’intérieur de l’abri commence à se refléter sur la vitre. On a envie de jouer aux trapézistes, suspendus sur cette lumière qui s’imprime sur la ville. Les veilleurs comprendront…
C’est aussi une expérience de la captivité. Seule face à soi et au monde. Tel un hamster en cage, on joue avec son environnement. Faire de la buée sur la vitre. Chanter comme sous la douche… Qu’inventerait on si l’on restait encore quelques heure de plus ?