Elisa
Drôle de sensation d’éphémère ancré dans le temps. Découvrir une nouvelle histoire à chaque fois que mon regard se déplace. Zoomer, dézoomer, les camions de poubelle, la Tour Eiffel qui s’éteint. Zoomer, dézoomer, une voiture qui manque de renverser un cycliste, mon reflet disparait dans la vitre. Zoomer, dézoomer, une personne boit un café à sa fenêtre, des lumières brillent sur des bâtiments. Un insecte se pose sur la vitre, qui du veilleur ou de la ville est veillé ? Éveillée, mon corps, lourd de fatigue, articulations encombrées, attendre les dernières minutes pour enfin enlever le pli de cette écharpe qui me gêne. Un beau paysage dont on ne peut se lasser, une hauteur, un point de vue dont les médias raffolent, je ne peux m’empêcher de penser qu’en Palestine les bombes résonnent alors qu’elles/eux aussi avaient une architecture qui semblait gravée, exister pour toujours. Un paysage dont je ne peux me passer mais où est ma verdure adorée ? Là un jardin sur un toit, ici un bout de chemin vert, là un arbre qui respire la pollution. Un train part, un autre arrive dans la ville, à quand notre prochain voyage ? À quand notre prochaine utopie ? À quand ... ?