Camille
Ce soir à l’aube du printemps Paris était plongé dans une brume baudelairienne - le ciel bas et lourd comme un couvercle - et la pluie ne cessait de tomber. Je fus surprise par ce face à face avec la Tour Eiffel, la bergère d’Apollinaire, veilleuse éternelle de Paris. En la regardant me regarder je me demandée ce que je veillais, moi, contemplant les piétons pressés par le mauvais temps. J’ai pensé comme j’était minuscule sur mon promontoire, infime partie du grand tout. Aspirée par le ciel et mes rêveries, projetée vers la terre par mon vertige, ce fut, pendant une heure, entre mégalomanie et humilité, un condensé de l’expérience d’être humain au sein du vivant.