
Xavier
Le sentiment d’une situation rare, d’être comme une sentinelle du Moyen Âge, si ce n’est que les dangers sont limités : pluie fine, cris d’oiseaux, une lumière qui s’allume au loin (lève-tôt contraint ou choisi ?). La sentinelle s’ennuie assez vite, passant de la vigilance extrême (observation du moindre mouvement, feuilles au vent etc...) à des pensées intérieures : association progressive d’idées qui font penser à une chanson, à un proche disparu ou à un sentiment récent. Cette stimulation par l’ennui est un très bon accompagnant ; cette veille : pourquoi tenter de chasser l’ennui au quotidien ?
Cette veille, c’est aussi la redécouverte d’un lieu arpenté des centaines de fois, moins focalisé sur le mouvement incessible (arbre rendu vivant par la brise) et sensible (dizaines d’oiseaux qui se déplacent on ne sait où, et sans que je les reconnaisse). Peut-être qu’un autre veilleur a vu mon ombre fugace courir entre chien et loup, lui perturbant ses pensées fugitives.
Instant de dernière minute, je n’attendais rien, ce qui rend bienvenu tout ce que j’en ai reçu.