Témoignages

Année #3

Grand Parc de Saint-Ouen, du 15/12/24 au 15/12/25

Xavier

dimanche 27 juillet 2025 à 06 h 17

Le sen­ti­ment d’une situa­tion rare, d’être comme une sen­ti­nelle du Moyen Âge, si ce n’est que les dan­gers sont limi­tés : pluie fine, cris d’oiseaux, une lumière qui s’allume au loin (lève-tôt contraint ou choisi ?). La sen­ti­nelle s’ennuie assez vite, pas­sant de la vigi­lance extrême (obser­va­tion du moin­dre mou­ve­ment, feuilles au vent etc...) à des pen­sées inté­rieu­res : asso­cia­tion pro­gres­sive d’idées qui font penser à une chan­son, à un proche dis­paru ou à un sen­ti­ment récent. Cette sti­mu­la­tion par l’ennui est un très bon accom­pa­gnant ; cette veille : pour­quoi tenter de chas­ser l’ennui au quo­ti­dien ?
Cette veille, c’est aussi la redé­cou­verte d’un lieu arpenté des cen­tai­nes de fois, moins foca­lisé sur le mou­ve­ment inces­si­ble (arbre rendu vivant par la brise) et sen­si­ble (dizai­nes d’oiseaux qui se dépla­cent on ne sait où, et sans que je les reconnaisse). Peut-être qu’un autre veilleur a vu mon ombre fugace courir entre chien et loup, lui per­tur­bant ses pen­sées fugi­ti­ves.
Instant de der­nière minute, je n’atten­dais rien, ce qui rend bien­venu tout ce que j’en ai reçu.

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