Virginie
Merci pour cette invitation à veiller Paris.
Ma ville natale et mon quartier.
Points de vue étonnants et multiples.
Densité sidérante de la ville.
Beauté changeante pourtant.
Et voir des passants, des passantes, adultes, enfants, des instants de vie lointains. Être le témoin invisible, anonyme de l’activité humaine, visible ou cachée, sonore, plus ou moins perceptible, proche, lointaine.
Silence apaisant de l’abri, odeur du bois.
Respirer être seule dans ce silence, cette élévation.
Et proche du vivant à la fois, du lointain.
Échos de la ville, bourdonnement, éclats de sirènes.
Aucune voix humaine. Trop loin, trop haut.
Hors du temps ou presque. L’horloge de la gare de Lyon comme un repère familier. Et la course du soleil.
Bleu du ciel, nuages colorés changeants.
Illumination au creux des nuages. Dessin, peinture unique, ultime avant le chien loup et la nuit.
Silence, calme et volupté.
Mais des questions aussi, flottantes, criantes.
Comment vivons nous dans cette grande et belle cité ?
Tant de vies derrière chaque fenêtre. Invisibles.
Et pour celles et ceux qui n’ont pas d’abri, pourrions nous construire des bulles apaisantes hors du temps ? Pour se reconstituer et pouvoir respirer, ouvrir grands les yeux et continuer d’avancer.
Merci encore pour ce moment inoubliable.