Témoignages

Année #3

Grand Parc de Saint-Ouen, du 15/12/24 au 15/12/25

Valerie

mardi 9 septembre 2025 à 07 h 18

Après un trajet un peu mou­­ve­­menté et stres­­sant, me voici dans cette cabane pour veiller au lever du soleil.
À peine entrée, j’aper­­çois, qui se reflète dans cette grande baie vitrée, un cadre lumi­­neux qui forme comme le fin liseré d’un cadre de tableau. Une sorte aussi de sas futu­­riste, nous invi­­tant à la son­­ge­­rie et à une autre sphère tem­­po­­relle.
Deux mondes s’oppo­­sent : celui des immeu­­bles, assez hideux, sur­­tout avec les gros nuages gris qui obs­­cur­­cis­­sent le ciel, et celui du poumon vert de ces tours grâce au jardin pota­­ger qui est au milieu. La lune est la plu­­part du temps cachée. Un jeune est sur le ter­­rain de basket et s’amuse, avec per­­sé­­vé­­rance, à tenter de mar­­quer des paniers. Il manque sou­­vent des essais mais lorsqu’il prend son temps, se concen­­tre avant de viser, le point est marqué !
Après ces pre­­miè­­res minu­­tes, je ne sais com­­bien. Je sens une détente enva­­hir mon corps et me lais­ser bercer par la beauté de la lune ronde, les oiseaux sur­­vo­­lant le jardin, s’élançant du cube comme des del­­ta­­pla­­nes, déployant leurs ailes et fai­­sant des piqués impres­­sion­­nants. D’abord les pigeons, puis deux per­­ru­­ches, des hiron­­del­­les, des pies.
Les gros nuages noirs qui cachaient la lune s’étaient déca­­lés et je per­­çois der­­rière eux une faible lumi­­no­­sité. Bonjour Monsieur Soleil, je vous atten­­dais. Merci de chaque jour illu­­mi­­ner mes jour­­nées. Je vous cher­­che ne sachant pas d’où vous allez surgir. Le ciel plus bleu que bleu, des nuages blan­­châ­­tres deve­­nus des barbes à papa, la lune radieuse et moi pri­­vi­­lé­­giée de res­sen­tir sans aucune obli­­ga­­tion ni sol­­li­­ci­­ta­­tion. D’un coup ébloui, le soleil me sourit. Mon ventre gar­­gouille, j’irais bien cro­­quer dans une de ces belles toma­­tes bien mûres. Les oiseaux sont comme des enfants en récréa­­tion. Les pre­­miers jog­­geurs appa­­rais­­sent et leurs pas réson­­nent plus vite mais moins long­­temps que le ballon. Les cou­­leurs s’illu­­mi­­nent. Les immeu­­bles sont moins dis­­gra­­cieux. C’est fou ce qu’il y aurait à dire encore sur ce qu’on peut voir, enten­­dre, ima­­gi­­ner quand on est ancré sur l’essen­­tiel : le vivant ! Merci Saint-Ouen de me comp­­ter parmi tes veilleurs !

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