Sylvie
« Un plaisir renouvelé. Une nouvelle expérience. La buée, ou plutôt la rosée collée aux vitres. Est, ouest, le flou. La pensée, elle est claire : « quand le soleil sera-t-il assez haut et chaud pour éliminer cet écran entre mon regard et les villes, les gens, les oiseaux ? »
Il est apparu rouge, intense, il est monté très vite le soleil. Toujours prisonnier du caléidoscope des gouttelettes d’eau de la rosée.
Impossible de distinguer le paysage à l’ouest. Impossible de voir coureurs, chiens, oiseaux. Juste la lumière rougeoyante du soleil qui monte vite, vite, très vite.
Enfin une trouée, le ciel très bleu, magnifique.
Le soleil devient blanc, il chauffe, l’eau s’évapore, apparait les être énergiques qui courent, jouent, marchent.
Je suis frappée par deux points :
– Le nombre impressionnant d’avions qui traversent le ciel si bleu en faisant une double empreinte de traine blanche. Ces avions se croisent et s’entrecroisent.
– Le bruit, le ronflement des voitures, constant. Quand on ne peut pas véritablement voir, regarder ; on entend.
Je dédie cette heure à ma belle-mère Paulette qui souffrait d’une très forte myopie et qui ne pouvait avoir une vision alentour qu’à travers le prisme de la rosée du matin sur les vitres. »
Sylvie