Sophie
8h30 : Je découvre l’objet-abri et je suis émerveillée par l’effet qu’il produit sur moi : sa simplicité et le reflet répété du cadre lumineux dans les vitres me subjuguent.
Face A : Paris comme on l’imagine avec ses monuments principaux dans la brume.
Face B : Paris ressemble à une ville dortoir. Les fenêtres sont trop petites ou trop éloignées pour que je puisse imaginer les milliers de vies qui s’y déroulent. Je suis un peu frustrée. Je me concentre sur la "face A" et sur l’odeur du bois. J’entends le tumulte de la ville de loin et les chants des oiseaux plus proches. C’est nouveau comme sensation.
Je n’ai pas de montre, comme les consignes l’exigent, mais je réalise au bout d’un certain temps que l’horloge de la gare de Lyon est dans l’axe du cadre lumineux : je suis rassurée et un peu déçue à la fois.
9h passé, je me demande si Elisabeth, mon accompagnatrice, est passée voir si tout allait bien. Mais comme tout va bien...
Une chanson dans la tête : Promenade de Gaëtan Roussel. Je fais une promenade passive, intérieure - et parfois quelques pas entre les faces A et B. Je découvre de nouvelles rues dans le quartier. Comme un enfant qui fait coucou aux péniches de la Seine depuis les ponts de Paris, je remarque une jeune femme qui lève la tête et la salue d’un geste de la main. Elle me répond ! Cette interaction avec cette inconnue m’accompagnera toute la journée.
Vers la fin de l’expérience, je cherche à activer d’autres sens, je me suis habituée à l’odeur du bois et ne le sens plus. Je mets mes mains sur la vitre froide, le bois chaud...
Ce matin, je n’aurais pas vu la Tour Eiffel sa robe de brume mais j’ai découvert de nouvelles voies, raccourcis ou voies détournées : merci pour ce changement de perspective !