Sonia
Au bout d’un moment je prends conscience de couches successives. À mes pieds, la rue, les passants, les voitures, le quotidien. Un niveau plus haut les immeubles encore éteints, les habitations probablement encore ailleurs. Puis, les bâtiments plus haut, jusqu’à l’horizon. Les monuments, les tours, la tour Eiffel et puis, dernière couche, le ciel et les nuages, la fumée de quelques cheminées qui s’intègre dans le gris du ciel. Vers la Tour Eiffel le ciel est plutôt couleur de champignon. Je me perds un peu dans les nuances de couleurs et leurs noms. Quelques oiseaux passent à toute vitesse. Il fait froid, il est temps de trouver un abri pour la nuit. Longue fascination avec les motifs créés par la fumée. Trois cheminées en émanent surtout, mais à un moment donnée j’ai l’impression qu’il y a une longue pause sur celui de gauche.
À un moment donné, je vois ce qui semblerait des pétales qui volent et je pense au printemps et aux fleurs qui envoient leurs traces partout. Mais il s’agit de flocons de neige - non pas qu’il neige vraiment - juste quelques flocons ici et là. Je suis curieuse de voir les lumières s’allumer dans les immeubles, mais il est peut-être trop tôt. La gare de Lyon m’attire le regard encore et encore. Soudain je remarque beaucoup de lumières allumées dans un immeuble en face. Comment ai-je raté le moment ? Les bruits de la rue, de la ville viennent et vont aussi. Et puis le temps s’estompe et il est l’heure et le nuit arrive encore cette fin de jour.