Régine
« Le ciel est blanc, nuageux, je ne verrai pas le beau coucher de soleil qui est sur la carte postale, dommage… Peut-être pas. Que vais-je voir aller à cette heure ? En entrant je suis d’abord surprise de voir ce cadre blanc dans lequel je vois une partie de mon ombre. Dehors il y a des pétards j’ai l’impression de jouer dans un film. J’avance doucement et je suis face à mon double. Je suis venue pour veiller, mais je suis impuissante, je me sens impuissante, suis-je imposteur !
Très vite j’ai le sentiment que la vie continue sans moi, comme lorsque j’ai passé un mois à l’hôpital, comme mon amie Michèle qui rentre demain en soins palliatif et va laisser la vie continuer sans elle. J’observe le stade, j’ai l’impression de me trouver devant un tableau de Brueghel avec tous ces petits personnages dans le vert. Mais quel est mon rôle, le sens de ma présence ? J’observe, je m’observe entre mon reflet qui me fait face devant et derrière moi. »
Régine