Raphaëlle
Ce matin, le ciel de Paris était nuageux et venteux. Pas de lever de soleil à l’horizon donc, mais un ciel qui s’est éclairci peu à peu, et du vent qui s’est mis à jouer avec mon abri, faisant vibrer les planches. J’ai aimé sentir Paris se réveiller doucement autour de moi, sous mes yeux, et cela m’a donné envie de chanter. J’ai donc fredonné quelques chansons que m’inspirait mon environnement, improvisé quelques mélodies, au début de ma veille, en profitant de la résonance de l’objet singulier dans lequel je me trouvais. Cela ne m’a pas empêchée de prendre aussi le temps d’écouter, de scruter le paysage, d’arpenter l’espace. J’avais perdu la notion du temps jusqu’à ce que j’aperçoive l’horloge de la gare malgré moi... Avec l’heure, ce sont aussi les pensées du quotidien qui m’ont rattrapée, et je dois reconnaître que ma concentration a diminué dans cette seconde partie de veille.
Cette matinée de veille n’a pas été aussi flamboyante ou saisissante que ce que j’avais pu imaginer, mais elle a été un moment de calme, de flottement, au moins partiellement libéré du rythme ordinaire, où j’ai pu prendre le temps de chérir du regard cette ville que je découvre et adopte progressivement.