Pauline
« Ce matin j’avais le sentiment d’avoir un rendez-vous important. Du genre, immanquable. Le soleil dessine la ville, vient blanchir les bâtiments, étouffe les reliefs. La lumière baigne puis inonde la pièce. Les formes urbaines ne sont plus qu’une superposition de papier calque délicatement découpé. Toutes ses dimensions en sont gommées. Je pense à cette date du 8 décembre. C’est un jour particulier. À Lyon, c’est la fête des lumières. La ville se pare de lumières, ses constructions deviennent supports avec d’enchanteresses projections. Une fête païenne pour moi. C’est le moment où j’ai envie de faire découvrir cette ville à tout le monde, montrer ce que l’humanité a fait au fil des siècles. Aujourd’hui, je suis entourée d’adolescents. Elles et ils font une course d’orientation, jouent au frisbee avec les plots fluos qui délimitent leur terrain de jeu. Je regarde la ville reprendre ses couleurs, scintiller par ses tracés faits des fumées blanches qui la strient. Je tourne mon regard vers l’extérieur et je me vois, bien présente, ici. Je n’ai aucune envie d’être ailleurs. »
Pauline