
Maud
Cette impression première de jardin enclos, espace vert… par la route – bruit continu de circulation, voitures, ouverture/fermeture des portes de bus, camions, sirènes… une circulation qui enclos l’espace par le dessus (les avions – qu’on voit depuis l’objet-abri ou non). En face et sur les côtés, cette rangée d’immeubles. Les gens dorment (certains) se lèvent, travaillent. Le mouvement continu de la vie, la dynamique urbaine. Et face à moi/nous, ce jardin. Les végétaux qui seraient immobiles. Puis on réalise que cette immobilité n’est que mouvement, flux, transition. La faune (pigeons, tourterelles, pies, rats), bien sûr, mais aussi les feuilles qui s’agitent, portées par le vent. L’air, plus ou moins sonore, ne se sent pas mais se voit. Une heure à observer et retracer la continuité entre "ville" et "nature". Vers la fin, les premiers humains dans l’espace proche du jardin/parc. Surtout, les premières fenêtres d’immeubles qui s’ouvrent. L’air s’infiltre, les espaces se décloisonnent, le monde n’est qu’un. Une perruche survole l’objet-abri et vient se percher au sommet de cet éclatant bouquet de tournesols au milieu du jardin partagé, faisant résonner un nouveau cri (j’aurais aimé savoir nommer les bruits que font les oiseaux vus !).
Tant de choses aperçues, de couleurs et teintes imprégnées, d’évolutions en une petite heure, de changements dans la hiérarchie des sons.
Un temps suspendu, sans doute, mais un temps d’abord vécu. Un temps pas tant pour soi que pour le monde, notre monde. Back to Earth "Earthing", j’invente mais c’était peut-être ça, veiller. To Earth. S’ancrer et se libérer, revenir à notre monde au moins un instant – à durée déterminée mais que l’on peut réitérer chacun de son côté, à tout moment et partager.