Témoignages

Année #3

Grand Parc de Saint-Ouen, du 15/12/24 au 15/12/25

Maud

jeudi 4 septembre 2025 à 07 h 11

Cette impres­­sion pre­­mière de jardin enclos, espace vert… par la route – bruit continu de cir­­cu­­la­­tion, voi­­tu­­res, ouver­­ture/fer­­me­­ture des portes de bus, camions, sirè­­nes… une cir­­cu­­la­­tion qui enclos l’espace par le dessus (les avions – qu’on voit depuis l’objet-abri ou non). En face et sur les côtés, cette rangée d’immeu­­bles. Les gens dor­­ment (cer­­tains) se lèvent, tra­­vaillent. Le mou­­ve­­ment continu de la vie, la dyna­­mi­­que urbaine. Et face à moi/nous, ce jardin. Les végé­­taux qui seraient immo­­bi­­les. Puis on réa­­lise que cette immo­­bi­­lité n’est que mou­­ve­­ment, flux, tran­­si­­tion. La faune (pigeons, tour­­te­­rel­­les, pies, rats), bien sûr, mais aussi les feuilles qui s’agi­­tent, por­­tées par le vent. L’air, plus ou moins sonore, ne se sent pas mais se voit. Une heure à obser­­ver et retra­­cer la conti­­nuité entre "ville" et "nature". Vers la fin, les pre­­miers humains dans l’espace proche du jardin/parc. Surtout, les pre­­miè­­res fenê­­tres d’immeu­­bles qui s’ouvrent. L’air s’infil­­tre, les espa­­ces se décloi­­son­­nent, le monde n’est qu’un. Une per­­ru­­che sur­­vole l’objet-abri et vient se per­­cher au sommet de cet éclatant bou­­quet de tour­­ne­­sols au milieu du jardin par­­tagé, fai­­sant réson­­ner un nou­­veau cri (j’aurais aimé savoir nommer les bruits que font les oiseaux vus !).
Tant de choses aper­­çues, de cou­­leurs et tein­­tes impré­­gnées, d’évolutions en une petite heure, de chan­­ge­­ments dans la hié­­rar­­chie des sons.
Un temps sus­­pendu, sans doute, mais un temps d’abord vécu. Un temps pas tant pour soi que pour le monde, notre monde. Back to Earth "Earthing", j’invente mais c’était peut-être ça, veiller. To Earth. S’ancrer et se libé­­rer, reve­­nir à notre monde au moins un ins­­tant – à durée déter­­mi­­née mais que l’on peut réi­­té­­rer chacun de son côté, à tout moment et par­­ta­­ger.

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