Matthieu
Si l’idée que j’ai pu me faire d’un moine contemplant la ville ou d’une sentinelle a pu passer, en entrant dans l’abri, elle disparaît très vite.
D’abord, les monuments de Paris, de la grande bibliothèque à Montmartre, semblent nous entourer. Ils m’ont renvoyé à mes premières émotions de la découverte de Paris, provincial que je suis.
Puis, on distingue les autres constructions, moins familières, et me voilà frappé par le gigantisme de Paris.
Enfin, c’est les mouvements plus proches qui attirent le regard. Les nombreux passants et la multitude de la rue de Charenton. Ou le va et vient des trains sur les voies de la gare de Lyon. Et on est saisi par l’énergie de cette ville. Énergie d’autant plus belle que le silence de l’abri donne l’impression qu’elle est produite comme sans effort, comme mécanique, bien huilée. Les mouvements semblent fluides vu d’en haut.
Alors, surgit le changement de couleur du ciel, vers l’orange qui annonce le coucher du soleil. La ville devient soudain petite et fragile.
La veille prend tout son sens.