
Marie-Astrid
6 h 25. La veille commence. Dans la voiture, en arrivant, j’ai commencé à observer la ville qui se réveillait doucement. Le corps planté au milieu de cet abri en bois, je me sens d’abord désorientée. Une heure à observer, une heure sans portable et sans montre, c’est un peu une anomalie dans un monde qui va très vite. J’aperçois dans mon champ de vision un oiseau, puis deux, puis cinq... À ma droite, une fumée s’échappe des toits. À gauche, le panier de basket semble bien seul. Puis, je me rends compte que très vite, le ciel parsemé de quelques nuages s’éclaircit. Devant moi, les immeubles semblent changer de couleur. Mon regard se porte plus loin, derrière les premiers immeubles, où d’autres tours reflètent le soleil. Je me retourne et, voyant ma silhouette dans ce carré de lumière, je suis fatiguée par le contraste entre la vue du jardin partagé, silencieux et immobile d’un côté, et le bruit de la ville et le paysage incessant des voitures de l’autre. Je pense aux autres veilleurs qui avant moi ont vu d’autres paysages, temps froid, sous la chaleur ou sous la pluie. Nous sommes le 2 août et alors que certains bouclent leurs valises pour affronter le chassé-croisé des départs en vacances, ma veille se termine. Il est 7h25.