Léa
« Plus haut que la cime des arbres, j’ai commencé à imaginer ma ville comme un gigantesque organisme vivant. Le parc des Guilands, celui des Beaumonts, plus loin et le Bois de Vincennes sur la droite comme des poumons verts, tous ces arbres aux couleurs presque oranges comme de petites alvéoles. Et il y a le stade tel un tube digestif. Dans l’abri on se sent comme dans un organe, bien au chaud, enveloppée, à observer la vie, les humains, oiseaux, poissons, insectes, végétaux, comme autant de cellules reliées et autonomes. Je me suis demandée dans quel organe j’étais, pas le cœur car sinon je serais au centre de la circulation, au milieu des rues et boulevards. J’étais peut-être l’estomac, le foie ou le rein, pour digérer, filtrer, transformer la ville et veiller au grain. »
Léa