Julie
« L’objet abri porte bien son nom, je me sens protégée dans cette boîte. Cette boîte installée dans un parc, avec ses arbres aux couleurs automnales. Protégée face à cette ville de béton, remplie de grues et de tours. Au début, j’ai entendu le vent, puis les voitures se multiplier, les perceuses des travaux… mais le tout atténué par cette boîte de bois, dans ce parc, avec ces oiseaux, avec ces chiens qui sont promenés par leurs maîtres et leur échappent. Le maître court après pour essayer de l’attraper. Je ris. Je me demande : et si je revenais demain, est-ce que cette dame courait après son chien encore une fois ? Mais je ne pourrai pas. Il y a cette ville et ce béton, mais il y a aussi la brume qui, on dirait, avance sur la ville depuis l’horizon, elle prend de plus en plus de place, comme si elle l’enveloppait. Et si je me retourne, je vois le soleil, tel un œil qui observe à travers les nuages, infiniment plus grand que la ville, le béton et les voitures.
Puis la pluie arrive. Et je vois les ados courir sur le terrain d’athlétisme, et ça me rappelle mes propres cours de sport au lycée, tout détestés à l’époque. Puis à la fin, mon esprit s’échappe, je finis par compter les tours. Je ne sais pas pourquoi, j’aime bien compter.
Dur de ne pas chercher un indice qui pourrait nous donner l’heure ; un enfant qui part à l’école, le Tour Eiffel, va-t-elle s’allumer à 9h comme elle le fait le soir ? Mais non. Je vais reprendre le quotidien de ma vie après cette parenthèse, et je finirai en ayant une pensée pour mon père, comme d’habitude vous me direz.
Sur ce, belle journée ! »
Julie