Jade
« J’ai directement été conquise par la notion de veille sur la ville. Je ne pensais pas en revanche me prendre autant au jeu. Mais à la fois, ce moment, cet instant avachi au quotidien, menait mon esprit à l’introspection, à me focaliser sur moi plutôt que sur cette mission de veille.
Mon esprit oscille entre les plans qui semblent se réconcilier avec soi-même.
Premier plan : l’individu. Les courageux coureurs du petit matin cavalent. Et puis elle, surtout. Cette dame qui court en cercle continue sur le tarmac, avec comme 100kg sur chaque épaule, sans jamais s’arrêter pour autant. Je veille sur elle comme sur une allégorie.
Second plan : les arbres silencieux, quasiment immobiles qui dansent au chant des oiseaux.
Troisième plan : la ville et ses immeubles. Les fenêtres qui s’illuminent les unes après les autres, les cœurs qui battent derrière les murs de béton. J’ai envie de m’en oublier avec.
Enfin, ultime plan, la brume sur la ville derrière une ligne d’horizon ad hoc. Et c’est là que mes pensées se dirigent et que ma veille change d’objectif.
Je pense inlassablement d’un plan à l’autre à la mesure que la brume se dissipe sur la ville et que les immeubles le dominent. Et pourtant, à 8h19, c’est bien plus que sur mon petit être que ma veille va se concentrer.
Merci pour cet instant offert avec ma ville, avec moi-même. Merci pour ce point de vue, pour ce recul. »
Jade