Guillaume
« Quelle étrange expérience !! L’excitation du début, je chante, je bouge, j’observe. Fais des va-et-vient, observe les horizons. Les gens en dessous, sur les côtés, devant et derrière, au loin qui marchent. Le soleil lui déclare et sa consœur la lune fait de même. La chaleur étouffante et le coucher de soleil derrière des immeubles me font penser que le matin aurait été plus propice. J’en ai vu des couchers de soleil, sur des montagnes, des glaciers, des prairies, des mers et des océans, des fleuves et des gorges. Mais celui-ci incarne cette beauté qui à tout moment te coupe, te déconnecte. La vue sur Paris est sans surprise sans se coucher de soleil : Tour Eiffel, tours d’Ivry, tours partout, grues et immeubles à perte de vue. Seul réconfort, sûrement le parc de Belleville que je crois deviner sans certitudes.
L’herbe en dessous scrupuleusement tondue, comme une route herbeuse, une nature encadrée, maîtrisée, offerte en compensation de tout ce béton, mais elle-même manque de fantaisie. On y voit des gens prendre une respiration profonde, en groupe, avec leurs enfants, on s’extrait pour se voir, se regrouper, partager et discuter, juste se voir, se reconnaître aussi. Ouf !! Ça fait du bien. De l’autre bord en première une des tours, mais elles grouillent de vie, de mouvements : poussettes, trottinettes, cyclistes et skaters, danseurs, buveurs, footeurs et coureurs.
Au loin Montreuil dont on voit ses champignons de verdure : les Beaumonts, Montreau. Deux parcs qui, avec les mûrs à pêche font respirer la ville, lui donnent vie. Un humus dans lequel on voit se développer la vie. Puis Vincennes. De cette vue, le bois est malheureusement coupé en deux mais qu’il est grand. Préservons-le. Dans cet observatoire, le soir, trop de bruits parasites, pas de place aux oiseaux (sauf les pies), mais aux chiens, aux scooters, aux voitures, aux cris, aux rires, aux pleurs, aux émotions d’une journée qui s’achève.
“Objet-abri”, quel étrange nom, sûrement élaboré à des fins artistiques pour désigner ce lieu qui m’abrite. Personne réellement et qui serait un objet. Oui sûrement l’objet de curiosité un objet de recherche ou l’objet d’une démarche. C’est un nid duquel on observe et dans lequel on vit, on danse, on voit, on s’emmerde, on crie, on tape sur les murs. Merci pour cette expérience. »
Guillaume