Flore
« J’entre. Je frissonne. L’air est frais. Au loin deux tours s’embrasent. Puis une autre ensuite. Un instant je me demande si elles sont prises par le feu tellement le spectacle est saisissant. Au loin, le bruit du périph, unique marqueur constant dans ce voyage de veille. Deux pies bécotent des restes de pique-nique en bas, les pigeons me surprennent en volant tout près de moi. Il n’y a personne dans le parc. Il y a moi. La ville, le ciel et tout ce paysage passe au violet. Mes pensées fusent. Est-ce que quelqu’un me regarde ? Lui, dans cette tour ? Elle, dans celle-là ? Les oiseaux chantent et volent encore. Je suis toujours là pour l’observer, pour les observer. Me voient-ils, eux ? Un coureur passe sous moi. Hé ho ! Regarde ! Je suis là ! Non, il ne me regarde pas. Tant mieux !
J’observe comment mon corps se rééquilibre constamment. Il oscille. J’oscille. Moi aussi je suis en perpétuel changement, réadaptation. Je me sens vivante. La lumière, le soleil gagnent du terrain. J’observe tous les plans. Les pensées fusent. Peu à peu les sons de la ville, ceux que je connais, reconnais, prennent le pas sur ceux des amis ailés qui m’entouraient jusqu’alors. La ville s’anime et moi, je suis éveillée, plus que jamais. Quelle heure est-il ? Je m’en fous ! »
Flore