Fanny
« Au commencement je ne voulais pas rester. Il faisait chaud et j’appréhendais ce moment seule avec moi-même et mes pensées. Je ne voulais pas rester 1 heure, cela me paraissait trop long. J’ai commencé par regarder partout et nulle part à la fois, je n’arrivais pas à me concentrer sur un endroit, un bâtiment ou des personnes. Puis j’ai aperçu une boule, une sphère plutôt qui semblait monter et descendre au loin, à gauche de la tour Eiffel. Cela m’intriguait et m’a aidé à me concentrer et à prendre le temps d’observer et d’accepter de ne rien faire : que c’était okay de ne pas courir partout, de penser et d’observer. Être seule avec soi-même n’est pas facile sans les distractions habituelles ou le fait d’être plongée dans son travail. Alors j’ai pleuré. Contradictions des émotions : ressentir la paix, la tristesse et à la fois la joie quand un enfant m’a vue d’en bas et m’a saluée. Après cette étape d’acceptation de mes émotions, j’ai pu regarder plus attentivement et reconnaitre les changements. Les lumières qui commencent à s’allumer, les gens qui partent du parc, les fumées au-dessus des autres, les grues qui s’illuminent, les avions aussi. Ne pas savoir l’heure était obsédant au début puis observer la course du soleil me rappelait qui oui, les minutes s’enchainaient. Voir la lune et le soleil en se mettant au " bon endroit " de l’abri était beau.
A la fin je ne voulais plus sortir. Cette pause, cette parenthèse était incroyable. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Trop d’émotions, toujours. Merci. »
Fanny