Emerentienne
Entre ville et ciel.
Là-haut, la ville est un assemblage de grisailles, un tissage de métal, de verres, un grand dessert de parts d’immeubles et de rues. Là-haut la ville apparaît stable, sereine, et un peu endormie. Elle est paisible et il est encore tôt, aucune lumière dans les intérieurs, à peine quelques guirlandes lumineuses précoces. Dans l’abri objet, l’atmosphère est chaude, éclairée, isolante. On se sent dans un habitacle au dessus des toits de Paris. On domine la ville, en vigie dans ce petit vaisseau de verre et de bois. Au dehors, le mouvement s’égrène, les collégiens rentrent, les boutique s’illuminent, le chantier ferme, les sirènes des pompiers se succèdent, les goélands nous épient. Car entre ville et ciel on se sent suspendu au temps et à l’espace. La ville est bien ancrée tout autour de nous avec ses monuments au loin, comme les bougies d’un gâteau, parsemées sur ses abords. Le ciel lui change de robe et d’étoffe d’une seconde à l’autre, les nuages y galopent comme des étoffes cotonneuses et je croiserai une pépite de soleil de la dernière heure. La clarté s’estompe dans les nuées pendant que des loupiotes s’éveillent. Je quitte l’abri objet, étrangement rêveuse, entourée de ce décor de toit comme d’un paravent de figures. Dehors en bas, je vais les retrouver pour poursuivre le chemin ensemble dans les nuits et les jours qui suivent. Veiller c’est veiller sur ...