Elisabeth
« Merci pour ce temps suspendu magique, pour ce temps à soi, se replonger dans son soi intérieur, regarder, observer, écouter. Première sensation j’ai voulu me déshabiller entièrement, je vous rassure, je n’ai enlevé qu’une couche, impression de cocon. L’installation de bois avec son odeur, et cette vitrine entière et sensation de protection, un temps je n’ai pas parlé, ou sinon susurrer quelques sons, ensuite plus tard j’ai pu souffler, produire des sons, j’ai préféré être dans le silence, j’ai tenté le bruit des tapotements de doigts sur le bois et des tapotements aussi sur les pieds. J’ai très peu mangé, j’étais réfugiée côté fenêtre vue sur Paris à droite, moi qui ai le vertige je n’ai à aucun moment eu peur, j’étais isolée, cette sensation de hauteur, réconfortante. Je me suis demandée si les gens, dans les immeubles, pouvaient me voir, sans que cela me dérange, j’étais en communion avec les autres. J’ai eu la chance d’avoir du vent, d’écouter le souffle de la nature du coin, je dansais dans ma tête avec les arbres. J’ai pu observer les perruches sauvages de couleur verte intense improbable. Je respirais calmement. J’ai pu faire mes étirements, je touchais comme un Christ de chaque côté des parois les bras en croix. J’ai trouvé très court, le temps n’avait pas de temps, toutes pensées négatives s’envolaient au fur et à mesure, sensation de liberté et de voler, dans tout le corps, le souffle du vent était là. J’avais besoin d’enlever mes lunettes pour voir autrement la nature et les couleurs des toits de la ville. La petitesse de l’habitacle ne m’a pas gêné. J’ai utilisé le plus souvent que la moitié. Je me suis demandé si l’on pouvait dormir que ce serait aussi une belle expérience. »
Elisabeth