Témoignages

Année #3

Grand Parc de Saint-Ouen, du 15/12/24 au 15/12/25

Dorine

dimanche 24 août 2025 à 19 h 48

Quelle immense peur de se retrou­ver seule avec soi-même, avec son propre silence.
Mais les cris des enfants vien­nent rap­pe­ler que tout est lieu de vie. Des ami­tiés se ren­for­cent, des comme on voit dans les films sur les bancs.
Et les mou­che­rons, eux, ils sont loin d’être seuls à danser dans les airs. Finalement moi non plus je ne suis pas seule, des regards intri­gués, des sou­ri­res, des cou­cous, et les jolies per­ru­ches vertes, qui volent au-dessus de moi, comme pour me dire : on est là.
Quelle beauté de voir cet immense voile donné s’empa­rer des jar­dins, des immeu­bles, et venir s’écraser sur la ville.
Tout brille, et comme une pie près de poti­rons, ça m’attire le regard. Et les fleurs, quel­les sont belles, quel­les cou­leurs !
Alors petit à petit, les jeux d’enfants sont rem­pla­cés par les bruits urbains, et le parc accueille désor­mais ses spor­tifs adul­tes. C’est l’heure de ren­trer.
Je sens une nou­velle fois l’odeur du bois, le touche, il y a une tran­si­tion.

Et quand les humains s’en vont, les souris dan­sent, et beau­coup, Cendrillon doit avoir un sacré bal ce soir. Mais tout le monde garde son calme. Alors je m’assois un ins­tant et cher­che de l’autre côté toute la beauté du moment.

Un dégradé pas­sant du jaune à l’orange pour finir sur du rosé vient s’éteindre avec un bleu qui s’assom­brit petit à petit. Je cher­che l’illus­tre parmi les feuilla­ges, dans les trous, on joue à cache-cache.

Je me rends compte que l’éclairage, en tout cas son reflet, porte la même cou­leur que notre Roi, et en vois fina­le­ment une carte pos­tale, avec au cœur, un arc-en-ciel nais­sant. Mais mon regard dévie, les tour­ne­sols bais­sent la tête, je me sens fina­le­ment proche de Van Gogh.

C’est fina­le­ment dans le plus grand silence, qui fut mon moment pré­féré. N’enten­dre aucun pas, et juste pro­fi­ter de ce pay­sage coloré car bien­tôt, ce sera la nuit étoilée.

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