
Clementine
Je me suis intéressée au cycle des veilleurs pour expérimenter.
Je voulais sentir, essayer, comprendre...
J’ai préparé ma veille, choisi la date.
Mais la vie a choisi ce moment pour le faire compliqué.
Je suis arrivée ce matin avec le cœur un peu lourd et l’esprit embrumé.
Et je me suis posée là, debout devant un petit bout de monde.
Découvrant un peu sur le tard, que la frontière entre seule face au monde et seule face à soi-même n’était que trop fine ;
– Oh un oiseau, il est mignon ce moulin à vent
– Il faut que je trouve du temps pour peindre aujourd’hui
– C’est quoi ce truc par terre ? On dirait du tissu
– C’est une antenne ça ? C’est dommage le bâtiment serait mieux sans, mais bon je suppose qu’elle est là pour quelque chose
– Ah un peu de soleil, enfin... ah bah non il est reparti.
– Est-ce que je donne trop aux autres ? Pourquoi je m’investis autant, si vite, et est-ce que ça leur fait peur ? On me prend pour acquise ou suis-je juste excessive ?
– Est-ce que je vais réussir à rester sur Paris l’année prochaine ? Et si j’y arrivais pas ?
– Une perruche ? Soit je rêve, soit je n’y connais vraiment rien en oiseaux, soit je suis en train de regarder quelque chose qui ressemble à une perruche.
– Est ce que je suis bonne dans ce que je fais ?
– C’est un radiateur ça ? On dirait que quelqu’un à ramené un giga radiateur dans son jardin
– On peut vraiment être heureux ? Ou c’est le fait d’essayer de l’être qui nous fait délirer ?
– Pourquoi je me pose autant de questions ? Arrrrhg encore une question
– Eh, ils font leur nid ! Je ne suis pas sûre de savoir ce que c’est comme espèce...
– Elle est belle cette dame, je me demande quelle musique elle écoute
– Je veux arrêter de penser à lui, il faut que je pense à moi
– Elle a l’air heureuse la dame là bas avec son parapluie, on dirait mon accompagnatrice, après j’ai besoin de lunettes.
J’entends des pas c’est pas déjà fini là ? Ça doit faire 20 minutes peut-être, 30 max
TOC TOC Ah bah si ça fait 1h
Une heure de transe qui s’achève en un battement de cil, j’aurais voulu rester là
Et pourtant, je repars avec l’esprit apaisé et le cœur un peu plus