Christophe
« J’ai toujours aimé l’aube. D’aussi loin que je me souvienne, ce moment particulier me touche, me « transporte ».
L’aube est une frontière que nous traversons chaque jour – à moins que ce ne soit elle qui nous traverse ? C’est le moment du présent, qui est lui aussi une frontière entre le passé et ses abimes insondables et le futur infini, hypothétique, potentiel. L’aube « est ».
Comme une invitation à être dans le présent, dans l’instant présent, l’aube nous accueille autant que nous l’accueillons. Moment de transition, où les corneilles crient et s’agitent, où ce sont les chiens qui promènent leur maître encore somnolent, où s’anime lentement très lentement, la ville et son brouhaha lointain.
Je déteste dormir dans une pièce obscure. Ces chambres d’hôtels et leurs doubles rideaux épais sont un cauchemar que je chasse tout de suite en poussant la lourde toile sur le côté. Sentir la nuit, c’est pouvoir avoir la chance de sentir l’aube à son réveil. Quoi de plus beau pour se réveiller le matin ?
Merci pour ce beau moment. »
Christophe