Céline
« Ciel ouvert, spectroscopie qui s’étale sur la ligne d’horizon. La lune attend que le soleil se lève pour coucher son délicat croissant. Il surgit comme la formule de Ponge, une perle dans mes mains – huitres. Buée, contact, œil qui me regarde. L’œil de l’univers peut être l’œil. L’œil ? Un regard qui réchauffe, qui éclaire tout en plongeant dans l’ombre. Contrastes, contre-jour. Tourner le dos, pas pour tourner le dos, pour se laisse soutenir et réchauffer. Et regarder les couleurs éclairées. Sentir la chaleur, derrière. Bienveillante, agréable, traverser. Me traverser. Et puis jouer. Entendre, écouter, bercer, regarder, fermer les paupières et voir encore de l’intérieur. Avec la peau, les oreilles et le nez jouer, avec les pieds avec les jambes avec les bras. Je suis comme un soleil à la fois immobile et en mouvement. Lent. Étiré comme le rayon qui part de cette pupille blanche, éclaire la ville, les gens, fait chanter puis voler les oiseaux se décompose aux couleurs de l’arc en ciel dans une buée sur la vitre froide et réchauffe mon corps qui s’expose.
Merci pour ce trop court moment d’intimité avec le temps qui court ! »
Céline