Témoignages

Année #1, La Maison populaire

La Maison du parc du 02/10/2021 au 02/10/2022

Cédric

mercredi 9 mars 2022 à 07 h 15

Sans trop me pré­pa­rer à cette veille du matin, j’avais tout de même lu la pré­sen­ta­tion de cette per­for­mance et ce qui m’avais attiré, décidé à m’ins­crire était une intui­tion. Je sen­tais qu’il y avait bien plus à décou­vrir qu’une veille ; qu’un éveil ou un réveil sur soi-même.
Je suis pho­to­gra­phe et cette expé­rience a été pour moi la confir­ma­tion du pour­quoi j’ai été attiré par la fabri­ca­tion d’images. À l’âge de douze ans, j’étais timide, soli­taire et triste. C’est un « pocket de kodak » qui m’a sauvé la mise : caché der­rière mon appa­reil photo, c’était moi qui regar­dais et qui ques­tion­nais avec la dis­tance néces­saire pour regar­der.

J’ai retrouvé ce sen­ti­ment ce matin dans cette « cabane » et bien plus :
 cette per­for­mance est cons­truite et résonne comme l’acte de pho­to­gra­phier : qu’est-ce que regar­der ? Questionner un pay­sage comme un regard, obser­ver, garder ou retrou­ver l’esprit curieux, les yeux brillants

 Le lever du soleil : les buil­dings ne sont plus des struc­tu­res cons­trui­tes pour loger, deve­nus des ombres ils se fon­dent dans le pay­sage et apporte de nou­veaux maté­riaux pour cons­truire un pay­sage. De l’autre côté, j’ai eu la chance ce matin de décou­vrir mille varia­tions et pos­si­bi­li­tés de voir des pay­sa­ges dont je me sou­ve­nais grâce au ciel variant selon les nuages qui for­maient des bandes som­bres, puis plus clai­res en levant les yeux. Je n’avais aucun effort à four­nir, mon ima­gi­na­tion pui­sait dans les archi­ves-photos de ma mémoire. J’étais à Tirana, en Albanie avec ses buil­dings et les mon­ta­gnes au fond, à Bombay le long de Neapen-Sea-Road, ses buil­dings et cette fois c’était la mer, sombre et com­pact un matin de mous­son !

 Pour finir, l’idée si belle, si géniale de cette minus­cule « cabane » (j’aime à penser que c’est une cabane) isolée de l’exté­rieur mais sans jamais nous en priver, nous sentir isolé assez claire pour être baigné par la même lumière qu’au dehors et sur­tout, pour moi le plus essen­tiel : cette bande lumi­neuse au milieu qui se reflète de chaque côté ou les vitres sur­tout du côté du pay­sage éclairé : c’est la recons­ti­tu­tion du regard pho­to­gra­phi­que le plus simple et le plus com­plet, = la visée télé­mé­tri­que d’un Leica M ! On est avec et dans le pay­sage, les deux yeux ouverts, on ne se dérobe pas mais on garde cette dis­tance néces­saire au vrai regard du monde, (comme pour écrire). Avec toutes mes excu­ses à ceux qui me reli­sent pour ce brouillon non relu.

Cédric

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