
Carine
Le ciel est gris et le vent souffle sur les moulins du jardin, c’est l’été et je me sens bien d’être levée si tôt pour veiller sur ma ville adoptive, depuis 21 ans, l’âge de mon cher enfant.
Au loin, entre les bâtiments, j’entraperçois la Défense, dont le nom du quartier me pose des soucis quand moi la Veilleuse, Veilleur, c’est mon métier, j’effectue des recherches sur les industries de la Défense, le secteur militaire, pas le quartier. Puis j’entends le coq chanter et je contemple la nature à mes pieds, les fameux jardins ouvriers, où un tas d’oiseaux viennent nicher. Le son de la ville commence à bruisser de plus en plus, je suis bien dans cette bulle. Et je me mets à prier pour une personne qui a perdu sa maman récemment et pour elle afin qu’elle vive en PAIX et je prie pour chaque habitant, pour l’éveil des consciences. Je veille sur eux comme je veille dans mon métier, c’est ma joke au bureau : je suis veilleur, donc je veille sur vous.
Veilleur documentaliste : je suis curieuse par nature de tout. Je me souviens, en contemplant la cheminée de l’incinérateur, que c’est le premier, historiquement parlant, en Île-de-France. J’ai lu cela dans une expo au musée Archea à Louvres (95), et je repense aussi à l’événement historique du château de Saint-Ouen où fut signée la déclaration de Saint-Ouen en 1914 (ou 1815 ?) soit le retour du roi… Et là, je repense à faire mes exercices de gym que j’ai trop négligés, cet endroit s’y prête bien. Je fais des squats que j’ai tant de mal à faire chez moi. Le long de la paroi, enfin j’y arrive sans efforts. Du temps pour moi ! Quel bonheur !