Bruno
« Cette heure est passé vite. L’observation mène à l’imagination. Mon œil est attiré par le mouvement, je fixe un endroit mais dès qu’il y a du mouvement je regarde. Je regarde la ville mais surtout les hommes, les gens. Ceux qui courent autour du stade, côté Bagnolet, 3 personnes font leur footing, 2 qui ont l’habitude, une autre, qui par sa gestuelle et son rythme est plus dans la souffrance. Et c’est cette personne qui retient mon attention, je me demande pourquoi elle court ? Quand est-ce qu’elle a commencé, combien de temps elle va tenir. En même temps un fils joue au foot avec son père. Le fils célèbre son but comme s’il avait gagné, avec les enfants tout est une aventure. Je me demande si c’est le père qui a voulu venir là avec son fils ou l’inverse. Peu importe en fait. Je retourne du côté Paris. Un type promène deux chiens, des bouledogues français. Un gris et un noir, et le type a un manteau noir et un pantalon gris. Je me demande qui est assortit à qui ? Est-ce que chez lui tout est noir et gris ?
C’est marrant quand on est du côté Paris, on est tout proche du vide et pourtant aucun vertige, aucune sensation de là je peux tomber. Je retourne du côté Bagnolet et la personne court toujours, on sent qu’elle galère et qu’elle tient. Pourquoi c’est elle spécialement qui retient mon attention ? Est-ce que je me projette en elle ? Du côté Paris, les premières lumières se sont allumées, est-ce qu’elles l’étaient déjà, avant que je ne prenne place ? Je ne crois pas, je ne sais pas. Enfin bref, beaucoup de questions, beaucoup de projections et on raconte que l’observateur et l’observé ne font qu’un. J’aime observer car on se sent détaché mais en fait on fait partie de.
Cette heure est passée vite. »
Bruno