Anne-Laure
« Lorsque je suis rentrée dans la pièce, l’accompagnatrice m’a souhaité " bon voyage ". Et c’est bien de cela dont il s’agit : un voyage. À la fois intérieur et extérieur. De notre tour, on se sent connecté au monde, à cette ville mégapole. J’ai essayé de reconnaître mes lieux familiers : la mairie de Montreuil, les tours, mon quartier. Et puis, plus loin, cette Tour Eiffel et Paris qui s’étend comme un océan… Il y a le chant des sirènes, permanent, et, avec un peu d’imagination, le roulis du périph, sur lesquels se pose des gazouillis d’oiseaux… Il y a, dans les tours de La Noue, des vies qui se trament et j’ai essayé de les deviner derrière les vitres.
(...)
Il y a toujours quelque chose de magique dans les couchers de soleil : comme le sentiment d’une journée accomplie et une révérence du monde. Et puis il y a ces trainés d’avion qui strient le ciel et s’intercroisent : où vont-ils ?
J’ai regardé les arbres respirer, et la lumière changer. J’adore quand la lumière éclaire ma peau, me chauffe les joues et fait comme des étoiles derrière mes yeux. Quand, grâce au soleil, le monde, notre onde se pare d’orange… j’ai ressenti beaucoup de grâce et de plénitude, j’ai fait les 100 pas, je me suis mise en statue de méditation… et j’ai respiré.
Et voilà ce que nous manque : des pauses, des respirations, des observations avisées du monde toujours changeant, pour regarder de plus près à l’intérieur et à l’extérieur de soi, et écouter le bruit du monde. Je me sens pleine de poésie, de morceaux de soleil, aussi.
Merci. »
Anne-Laure