Anaëlle
« Il y a quelque chose de voyeur presque plus que de veilleur. C’est un instant privilégié que de poser un regard sur la ville alors que personne ne remarque notre présence. J’ai eu la sensation de regarder un monde qui ne me voyait pas alors qu’à la cime du parc je suis visible et offerte à tous.
Ancré dans mon corps, présente, j’ai eu la sensation de cohabiter davantage avec les oiseaux qu’avec le monde des hommes, seul le bourdonnement du périphérique, la danse des voitures que j’observe subtilement entre deux bâtiments rappel la présence de l’homme.
Puis il s’éveille l’homme, alors que le soleil s’extirpe des nuages, prend place, colore les arbres et le bâtiment d’une lumière chaude. Après le bal des oiseaux, souvent à deux, j’observe le bal des corps et celui des chiens. J’observe leurs interactions, j’imagine leurs conversations. Un pigeon se pose sur la cabane, je ne le vois évidemment pas mais je l’entends, son chant retenti fort…
Les couleurs sont très subtiles au lever du soleil, elles passent d’un bleu, violet froid à un oranger un peu plus chaud. Lorsque le soleil entre dans la cabane, je me sens d’une certaine manière réconfortée, moins seul. Il y a une certaine mélancolie qui nous gagne à observer la ville immobile, silencieuse, dense. Elle est si dense cette ville à nos pieds… »
Anaëlle