
Alix
Les premières minutes dans l’abri sont particulières, on a comme la sensation d’être seul au monde, et c’est comme un temps de préparation et d’anticipation de tout ce qu’il y a à observer. J’ai comme fonctionné par étapes. D’abord, mon attention s’est portée vers les habitations et les bureaux, comme si j’étais à la recherche de vie humaine. D’autres personnes qui seraient là aussi, à cette heure matinale, peut-être pour me sentir moins seule dans la cabane . Ensuite, j’ai décidé d’observer la nature, les arbres bouger, les oiseaux voler et se poser... cela a duré un moment. Ensuite, j’ai remarqué les sons : des chants d’oiseaux, des foulées de joggers, le moteur des bus. Un nouveau champ d’observation s’ouvre à moi par d’autres sens. C’est ensuite l’odeur qui capte mon attention, l’odeur du bois. Comme dans une méditation de pleine conscience, j’ai aussi porté attention à mon corps, mes sensations, et ai laissé mon sprint vagabonder, penser, imaginer, s’ennuyer. A un moment donné, j’ai eu le sentiment d’avoir terminé : j’avais tout vu, entendu, senti. C’est alors que s’ouvre la porte de l’abri.