Adrien
Je m’attendais à entrer en état méditatif et j’ai vécu tout l’inverse, j’ai passé une heure à l’extérieur de moi, ma conscience pleinement logée dans mes yeux.
De là-haut je suis d’abord happé par l’horizon, je cherche des repères au loin. J’ai envie de recenser et de me dire tout ce que je reconnais. Sauf que je ne sais pas si j’ai le droit de parler (je n’avais pas anticipé cette envie), mais je m’y autorise. Alors je recense et me dis tout ce que je reconnais, en passant par le scanner de gauche à droite. Cette ville est immense.
Une fois les repères pris, je passe le reste de l’heure à veiller sur le quartier à mes pieds, la rue, le carrefour, la vélorue, la promenade. Un événement advient, puis un autre le remplace. Un homme sort la poubelle. Une mouette passe à l’exacte hauteur de mes yeux. Des passants, nombreux me regardent et me saluent. Le train entre en gare. Parfois l’événement suprême me fait relever la tête : une percée de soleil ! Pendant quelques secondes, un quartier se détache de la ville. Une fois un bâtiment seul : le Louvre.
Je retiens cette très belle sensation de l’effort inutile.
La nuit peut commencer.
Hâte de veiller encore, ailleurs !